Les États-Unis concentrent à eux seuls plus de 20 % des détenteurs mondiaux de bitcoin, selon les dernières estimations publiées en 2024. L’Inde, pourtant soumise à une réglementation stricte, figure désormais dans le trio de tête, devant la Chine et le Brésil.
Les classements évoluent rapidement, portés par des dynamiques économiques inattendues et l’arrivée de nouvelles plateformes d’échange. Certaines nations affichent une croissance de plus de 50 % du nombre d’adresses actives en un an, bouleversant les hiérarchies établies. Les chiffres récents témoignent d’une répartition géographique du bitcoin plus diversifiée que jamais.
Panorama mondial : où le bitcoin séduit le plus en 2025 ?
Le classement mondial des pays avec le plus de détenteurs de bitcoins s’est transformé cette année, révélant des déplacements spectaculaires dans la hiérarchie des nations. En tête, l’Inde s’impose sans équivoque. Avec 93,5 millions de portefeuilles actifs, le pays profite d’une jeunesse ultra-connectée, d’un accès généralisé au mobile et d’un intérêt croissant pour les alternatives à la monnaie fiduciaire. Cette percée, inattendue pour beaucoup, s’explique par la vitalité des start-ups locales, la créativité des acteurs du secteur et une adoption qui s’étend bien au-delà des grandes villes.
La Chine conserve la deuxième place, malgré une surveillance et des restrictions strictes. Sur le terrain, 59,1 millions de Chinois détiennent tout de même des actifs numériques, souvent via des circuits parallèles. Cette popularité, en dépit d’un environnement réglementaire hostile, montre combien le bitcoin se faufile là où on l’attend le moins.
Aux États-Unis, le marché affiche 52,8 millions de détenteurs. Ici, la scène a changé : la vague des investisseurs institutionnels, l’arrivée d’ETF bitcoin et la régulation progressive ont installé le pays comme l’un des écosystèmes les plus structurés. Ce sont ces nouveaux outils, accessibles à un public large, qui ont propulsé la cryptomonnaie dans l’arsenal des placements traditionnels.
Mais la poussée des économies émergentes ne passe pas inaperçue. Le Brésil (25,9 millions), le Vietnam (20,9 millions), le Pakistan et les Philippines (près de 16 millions chacun) s’illustrent par une progression fulgurante. Dans ces pays, le bitcoin s’impose comme réponse à la faiblesse des services bancaires, à l’instabilité de la monnaie et aux difficultés d’accès au crédit.
Voici d’autres pays où la progression se fait sentir :
- Nigéria : 13,2 millions de détenteurs, alors même que le secteur bancaire local tente de faire barrage à la crypto.
- Indonésie : 12,2 millions, profitant d’une jeune génération connectée et d’une adoption rapide des paiements numériques.
- Iran : 12 millions, où le bitcoin s’impose comme rempart face aux sanctions et à la chute du rial.
La carte mondiale du bitcoin s’élargit, bousculant les équilibres d’hier. Selon les contextes, l’engouement pour les cryptomonnaies naît d’une volonté de se protéger contre l’inflation, d’accéder à la finance mondiale ou de contourner des barrières financières. En quelques années, la crypto a migré, trouvant de nouveaux bastions loin des grands centres financiers occidentaux. La dynamique ne montre aucun signe de ralentissement : le bitcoin séduit désormais autant au sud qu’au nord, et chaque nouveau record déplace un peu plus les lignes.
Pays en tête : le classement actualisé des plus grands détenteurs de bitcoins
Si l’on observe la répartition des plus importantes réserves de bitcoins, le paysage change du tout au tout. Ici, ce ne sont pas les particuliers qui mènent la danse, mais des États, des entreprises et quelques figures majeures du secteur. Les États-Unis et la Chine dominent, principalement grâce à la confiscation de bitcoins lors d’enquêtes judiciaires ou d’opérations de lutte contre la cybercriminalité. Les États-Unis contrôlent ainsi près de 198 022 BTC, issus notamment de dossiers comme Silk Road et Bitfinex. La Chine, de son côté, conserve 190 000 BTC, accumulés lors de grands coups de filet contre des réseaux tels que PlusToken.
Plusieurs autres pays rattrapent leur retard. Le Royaume-Uni affiche 61 245 BTC, obtenus lors de saisies liées à des affaires de blanchiment. L’Ukraine s’est distinguée en rassemblant 46 351 BTC, principalement grâce à des dons internationaux pour soutenir son effort de guerre. Quant au Salvador, il poursuit son pari audacieux sur la crypto et détient aujourd’hui 6 257 BTC, renforçant progressivement sa réserve nationale.
À ces réserves publiques s’ajoutent les portefeuilles privés et institutionnels. Satoshi Nakamoto, créateur insaisissable du bitcoin, détient toujours 1 125 150 BTC, intacts depuis 2010. Les sociétés cotées pèsent lourd dans la balance : MicroStrategy (214 400 BTC), Grayscale (291 760 BTC) via son trust, sans oublier BlackRock qui, à travers l’ETF iShares Bitcoin Trust, aurait franchi les 350 000 BTC. Du côté des plateformes, Binance détient la plus importante réserve connue avec 504 000 BTC, tandis que Bitfinex, OKX ou Crypto.com gèrent également des volumes conséquents.
Ce paysage, partagé entre acteurs institutionnels, plateformes d’échange et réserves publiques, illustre la nouvelle réalité du secteur. La montée en puissance des ETF, la diversité des stratégies nationales et la concentration croissante du bitcoin entre quelques mains structurent un marché en mutation rapide. La géopolitique de la crypto se joue désormais autant dans les coffres des États que dans les portefeuilles des géants de la finance.
Quelles tendances d’adoption se dessinent derrière ces chiffres ?
Derrière la croissance spectaculaire des pays avec le plus de détenteurs de bitcoins en 2025, une réalité se dessine : l’adoption n’est plus simplement une affaire de technologie ou d’innovation. Prenons l’Inde : avec ses 93,5 millions d’utilisateurs de cryptomonnaies, le pays ne se contente pas d’être un marché émergent. Ici, la crypto répond à des attentes concrètes : protéger son épargne, compenser l’instabilité de la roupie et ouvrir l’accès à la finance mondiale, le tout porté par une jeunesse avide de nouveauté.
Dans le sillage de l’Inde, la Chine (59,1 millions) et les États-Unis (52,8 millions) illustrent deux trajectoires. En Chine, la répression réglementaire a poussé les utilisateurs vers des solutions offshore ou décentralisées. Les Américains, quant à eux, investissent massivement, portés par l’arrivée des ETF et l’adoption institutionnelle qui transforme le bitcoin en véritable instrument d’investissement patrimonial.
L’Amérique latine et l’Asie du Sud-Est montrent un autre visage de l’adoption. Au Brésil (25,9 millions), au Vietnam (20,9 millions) ou aux Philippines (15,7 millions), le bitcoin devient un outil du quotidien, utilisé pour échapper à l’inflation ou accéder à des services financiers mondiaux. L’État du Bhoutan s’illustre par le développement du minage étatique, tandis que des pays comme le Salvador ou l’Ukraine accumulent du bitcoin pour des raisons stratégiques ou humanitaires. L’Iran, de son côté, contourne les sanctions internationales grâce à la crypto.
Une nouvelle carte se dessine, où chaque État trace sa voie. Aux États-Unis, la volonté de bâtir une réserve stratégique de bitcoins s’affirme, portée par un climat politique favorable. Le Salvador, lui, défie les institutions internationales et fait du bitcoin le cœur de sa politique monétaire. Entre réserve de valeur, gestion du risque géopolitique et innovation financière, la cryptomonnaie redéfinit le jeu mondial. À mesure que les frontières du bitcoin s’étendent, la prochaine surprise pourrait bien venir d’un pays que personne n’attendait.